Si vous nous rejoignez ici, vous êtes surement en quête de la meilleure façon de planter et cultiver des pommes de terre. Nous allons vous détailler étape par étape les principales techniques utilisées, tout en sachant que la méthode de plantation, l’entretien des pousses et la cueillette influent grandement sur l’abondance et la qualité de la récolte.
Aller à
Les différentes techniques de plantation
La méthode traditionnelle

Il faut travailler le sol avant de planter.
Avec ce procédé, la préparation du sol est primordiale. Avant de planter il faudra préalablement ameublir la terre pour enlever les gros composants, et continuer en la retournant sur environ 30 cm. Les tubercules germés seront ensuite introduits lorsque le sol ne risque plus d’être gelé, soit du mois de mars au mois d’avril. Dans les régions littorales et pour les plantations sous tunnel plastique, la plantation peut débuter plus tôt, mais cela implique une préparation de la terre dès l’hiver. Dans ce cas, l’ameublement s’effectue sur 20 cm, avec un engrais de fond à forte teneur en potassium. Dans tous les cas, il faut laisser 35 à 40 cm entre chaque plant et 50 à 70 cm entre les rangs. Pour ce qui est de la superficie, 10 m² suffisent pour contenir environ 40 plants.
La prochaine étape réside dans la mise en terre. Pour commencer, une pousse est d’abord placée verticalement dans un trou de 10-15cm avec le germe orienté vers le haut. Un premier entassement avec quelques centimètres de terre aidera le germe à bien pousser dans le sol. Puis au bout de 15 jours, on recouvre entièrement et délicatement tout le trou. Tout au long de sa pousse, chaque plant a régulièrement besoin de fumier ou de compost pour pousser convenablement. Il est même parfois nécessaire d’ajouter de la corne broyée pour une belle culture, particulièrement en automne.
Notez qu’il faut également butter au minimum deux fois la plantation pendant toute la période de croissance, en recouvrant chaque plant de quelques centimètres de terre. Le sol devra également être arrosé de temps en temps lorsqu’il fait trop sec en été. Enfin, pour éviter la formation de solanine, une matière toxique au goût amer, mieux vaut ne pas exposer la pomme de terre à la lumière.
Parce qu’une vidéo vaut milles mots, nous vous partageons un tutoriel vidéo sur la plantation parfaitement réalisé par Truffaut :
La culture sous paillis, sous mulch ou sous couverture
Cette technique consiste à utiliser du compost ou de la paille en guise de butte pour la pomme de terre. Ainsi, il n’est pas nécessaire de creuser des trous, mais seulement d’ameublir la terre et d’espacer les plants de 30 cm. Il suffit alors de les recouvrir d’une grande couche de paille ou de compost (15cm) en forme de butte pour éviter de les exposer à la lumière. Durant la période de croissance, on peut rajouter de la paille ou du compost au fur et à mesure que les plants grandissent.
La méthode sous mulch est très appréciée du fait qu’elle augmente la productivité de 1,5 fois avec de la paille et de 2 fois avec du compost. Leur seul inconvénient ? Cela demande une grande quantité de paille et de compost justement. Il est aussi conseillé de vérifier que la paille utilisée ne contienne pas de mulots, ces rongeurs de petite taille, qui pourraient manger les tubercules.
La culture de la pomme de terre en sac
Cette technique de culture hors-sol consiste à réaliser la plantation dans du compost ou du terreau (un support de culture naturel) entassé dans un sac plastique placé à une hauteur convenable. Pour cela, le fond du sac est percé et les bords repliés en fonction de la hauteur des pousses. Il suffit ensuite d’y introduire un plant de pommes de terre déjà germées.
Le plant sera placé entre deux couches de compost : 5 à 10 cm pour le fond, puis une autre couche entassée délicatement après le plant germé. Il faudra attendre que les tiges et les feuilles de la jeune pousse atteignent 8 à 10 cm avant de remplir le sac de compost après et avoir déplié ses bords. Cette opération de remplissage sera ensuite répétée progressivement jusqu’à ce que la plante forme une « tour de pommes de terre » assez haute pour contenir du tubercule en grande quantité.
Très facile à réaliser, cette technique s’utilise également pour la méthode de culture en sac avec du terreau. Elle fait d’ailleurs partie des plus productives, mais il faudra toutefois veiller à ce que les dernières feuilles ne soient pas recouvertes de terreau ou de compost.
L’entretien des pousses

Pousse de pomme de terre. Crédits B.Frippiat
Toutes les méthodes de culture font facilement pousser la pomme de terre, mais de simples réflexes pour l’entretenir font parfois la différence au niveau du rendement et de la récolte. L’opération de buttage par exemple est essentielle lorsque la plante s’élève de 10 à 55 cm de hauteur. De cette manière, elle sera bien fixée au sol sans céder aux coups de vent, car la butte formée de terre légère soutiendra fermement la tige.
Par ailleurs, la sècheresse est un véritable ennemi de la pomme de terre. Il faudra donc arroser la plante le soir en saison chaude dès que le feuillage commence à flétrir. Attention toutefois à ne pas arroser les feuilles au risque de développer des champignons. Il est également conseillé de mettre en place un paillage au pied de la pomme de terre pour ne pas assécher le sol.
Parallèlement, cultiver des pommes de terre demande un ameublissement régulier afin d’éviter la prolifération de mauvaises herbes qui s’immiscent entre les sillons. Cela demander également certains traitements en cas de maladies.
Attention aux maladies et ravageurs !
Il existe effectivement des maladies et parasites qui peuvent considérablement nuire à la récolte. Le mildiou par exemple est une maladie courante et très ravageuse dans ce type de culture, mais certaines variétés peuvent y résister. Ainsi, un traitement particulier est parfois nécessaire pour épargner les plantes. Les nématodes (de minuscules vers ronds vivant dans l’eau et le sol) et les doryphores (un insecte et l’ennemi juré de la pomme de terre) craignent plusieurs variétés de plantes. Il y a par exemple le cosmos (une plante d’origine mexicaine de la famille des marguerites), le lin, l’ail ou l’absinthe (une plante vivace). Celles-ci peuvent donc très bien être cultivés conjointement avec la pomme de terre.
Par ailleurs, il faudra s’attendre à d’autres ennemis moins courants, mais très ravageurs, à savoir la pourriture bactérienne, les pucerons ou encore le rhizoctone brun (une maladie provoquée par un champignon du sol et qui retarde la levée des plantes). Et comme la tomate, la pomme de terre a sa mineuse, un parasite qui s’attaque aux plantes de la famille des solanacées. À défaut de traitement efficace, elle s’en prendra à toute la culture.
La récolte
La période de la récolte s’étend de juin à octobre en fonction de la culture des plants, si celle-ci est précoce ou tardive. La cueillette s’effectue bien avant cette période, avant la maturité pour les pommes de terre dites « primeurs ». De cette manière, celles-ci seront parfaites pour des plats sautés ou rôtis. Mais contrairement aux autres variétés de pommes de terre, elles ne pourront pas être conservées longtemps.
Concrètement, la cueillette doit surtout attendre que le feuillage devienne complètement jaune, sans qu’il soit trop desséché. Ensuite, il faudra utiliser délicatement une fourche bêche de pied en pied pour récupérer les tubercules avant de les laisser sécher au soleil et de les conserver. Notons qu’une récolte destinée à être conservée s’effectue idéalement lorsque les feuilles de pomme de terre se sont fanées. Quant à la technique de conservation, cela nécessite un lieu sec, aéré et bien protégé de la lumière, tout en veillant à ce que les tubercules abîmés soient tous enlevés.